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La fin de l’été arrive et nous avons décidé de faire une escapade de 2 jours improvisée en dernière minute dans le nord du Cotentin.
Le Cotentin, c’est la petite péninsule, située au bout du département de la Manche, en Normandie.
Pour découvrir au mieux la région, j’ai opté pour une première journée de balade dans le nord-ouest du Cotentin, réservé une chambre d’hôtes au centre et préparé une deuxième journée de visites dans le nord-est.
Jour 1 : Nord-ouest du Cotentin
Rando sur le sentier des douaniers entre le Nez de Jobourg et la Baie d’Ecalgrain
La journée a commencé avec une vue exceptionnelle sur le nez de Jobourg. Pour avoir ce panorama, l’idéal est d’aller au nez de Voidries. On imagine les vagues s’écraser sur les roches lors de grosses tempêtes. C’est d’ici que notre rando sur le GR223 a commencé (après un sympathique pique-nique) en direction de la baie d’Ecalgrain. Le nez de Jobourg culmine à 150m, ce qui en fait une des plus hautes falaises d’Europe.
Un parking public est prévu pour les promeneurs rue de Falaise à Jobourg : prendre la direction patrimoniale « nez de Jobourg » ou de l’auberge des Grottes. On y accède après être passé devant l’impressionnante usine de retraitement des déchets nucléaires de la Hague. Elle a été construite en 1962 et a pour objet de séparer, traiter et stocker l’uranium et le plutonium. Le contraste émotionnel est fort entre cette usine que l’on s’empresse de longer et le côté isolé des paysages alentours.
Phénomène très étonnant : cette matinée du 30 août débutait mal puisque tout le paysage était plongé dans la brume, or, en arrivant à quelques mètres de la mer, tout avait quasiment disparu pour laisser place au soleil, incroyable !
Quelle chance, malgré le fait que nous soyons un dimanche, les conditions météo dans les terres ont probablement découragé quelques marcheurs, par conséquent, nous sommes presque seuls. Le chemin est très bucolique, encadré par des murets de pierres sèches et ponctué de panoramas plus beaux les uns que les autres, tant sur la mer, que sur le bocage normand. Nous entamons une belle descente en direction de la baie d’Ecalgrain.
Le sentier, créé en 1791, a à la fois le nom de sentier des douaniers, mais aussi des contrebandiers. En effet, à la fin du XVIIIème et au XIXème siècles, à la nuit venue, il faut imaginer les fraudeurs décharger leurs embarcations avec des produits illicites en provenance des îles anglo-normandes. Il leur suffisait ensuite de patienter dans les grottes de la falaise, échappant ainsi à la surveillance des douaniers (dénommés « gabelous »), dont les cabanes jalonnaient le chemin.
De bien dangereuses escapades, pour ramener principalement du tabac, mais aussi des livres défendus, de l’alcool ou des tissus sur le continent.
Après une bonne demi-heure de descente, nous traversons le ruisseau du Moulin qui se jette dans la baie et arrivons dans un paysage bien différent sur la plage d’Ecalgrain constituée de sable et galets. Son nom vient de l’existence autrefois de moulins à blé où l’on écalait le grain.
Il est maintenant temps d’envisager l’ascension afin de revenir à notre point de départ.
Ca grimpe un peu, donc prévoyez de l’eau et de bonnes chaussures ! Quelques efforts avec un beau petit dénivelé, mais qui valent vraiment la peine !
Le phare de granit de Goury
Nous reprenons la route (le brouillard bien épais réapparaît étrangement) en direction du phare de Goury sur la pointe de la Hague. Il fut construit suite à de nombreux naufrages sur le rocher dit du « Gros Raz » et inauguré en 1837. Il n’est pas accessible à pieds, étant à 800m au large, et culmine à 48m.
Port Racine, repaire de corsaires !
Nous nous dirigeons maintenant vers Port Racine, réputé pour être le plus petit port de France. Son nom vient du corsaire François-Médard Racine (XIXème siècle). Il s’ouvre aux bateaux entre deux jetées de pierres. Une d’entre elles fut construite par le corsaire pour se protéger des intempéries, mais surtout pour lui permettre de se cacher des navires ennemis marchands et mieux préparer son embuscade (qui était également le nom de son navire).
Aujourd’hui, Port Racine abrite une vingtaine de barques ou petits bateaux de pêcheurs. Ils sont amarrés de part et d’autre de la jetée par des cordages accrochés à une bite d’amarrage en bois et à un anneau métallique. Nous avons découvert le port à marée basse, avec ses nombreuses couleurs. Il est dominé de nombreux cabanons aux portes multicolores en harmonie avec les cordages.
Nous avons ensuite rejoint notre chambre d’hôtes La Bristellerie située à Hardinvast, au sud de Cherbourg. Voir mon article sur le sujet.
Vous pourrez découvrir notre seconde journée dans le Nord-Ouest du Cotentin dans un prochain article…
Infos pratiques
Retrouvez sur la carte toutes les étapes décrites dans l’article :
J’ai préparé le voyage avec, entre autres :
- Site de l’Office de Tourisme de la Hague
- Livre « Vacances écolo en Normandie »
- Randonnée sur le sentier des contrebandiers (entre le point 8 et le point 7, en ce qui nous concerne)
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